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La présente ressource rend compte d’une expérimentation pédagogique menée en arts plastiques au niveau 4e, autour des questions que soulèvent traditionnellement la représentation, le caractère original et unique de l’œuvre, tout comme son autonomisation face à la production d’images générées par l’intelligence artificielle.
À l’heure où l’IA fait l’objet de nombreuses expositions et surgit dans le champ de l’art sous de multiples formes, il paraissait intéressant, avec les élèves, d’ouvrir un espace de réflexion et d’aiguiser leur esprit critique sur le rapport que peut entretenir l’art avec l’IA.
Le travail proposé reposait sur deux séances bien différentes : l’une permettant de générer la suivante. Lors d’une première séance de pratique, les élèves ont été invités à piocher des « thèmes » et des « atmosphères » inscrits sur des bouts de papier contenus dans deux boîtes différentes.
Chacun avait pour objectif de réaliser une production (un original) en deux dimensions, qui devait rendre compte de ce qui avait été pioché, en employant une technique « traditionnelle » laissée au choix de l’élève (aquarelle, dessin, peinture, etc.). Si le choix du thème, connecté à celui d’une atmosphère, pouvait donner lieu à de belles inventions de la part des élèves, il était surtout un moyen implicite de leur permettre de représenter leur sujet dans un style et une composition personnels.
Dans une seconde séance, les travaux précédemment réalisés ont été distribués à des élèves regroupés en binômes. Sans rien connaître des intentions de l’auteur, ni du thème ou de l’atmosphère convoqués, chaque binôme s’est vu confier la mission de décrire sur papier, le plus précisément possible, la production reçue.
Ce travail d’observation et de description fut le préalable à une nouvelle étape du travail avec des tablettes numériques : les élèves ont été invités à devenir des "faussaires" pour créer une copie de la production reçue en utilisant une IA générative (dans notre cas, DeepAI Image et Perchance). Les descriptions ont permis d’élaborer rapidement des prompts, facilitant le travail de transposition et de mutation du texte en image. DeepAI et Perchance recouvrant une large galerie de « styles », il était imposé aux élèves de ne générer que deux images maximum.
À l’issue de cette deuxième séance, les élèves ont pu comparer leurs propres productions avec les copies numériques générées par l’IA, favorisant un temps de réflexion sur la nature des images et le statut de l’auteur dans de telles productions.
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Thomas Péan
Professeur d’arts plastiques
/ Collège Debussy - Saint-Germain-en-Laye